Dans la série des oubliés de la première exposition des peintres de la Société Anonyme Coopérative des Peintres, Sculpteurs et Graveurs en 1874, ce neuvième article évoque Émilin Mulot-Durivage (1836-1920).
On ne sait pas grand chose de cet artiste né à Granville et qui présentera à l'exposition 2 de ses œuvres "Barques à plomb" et "La rampe". Écarté au Salon officiel de 1875, il participera au Salon des refusés la même année. En 1882, il est cité comme partie prenante de l'exposition impressionniste organisée dans la galerie Durand-Ruel.
Émilien Mulot-Durivage exposera notamment à Rouen et à Angers. Peintre essentiellement paysagiste, son style est caractéristique d'une approche foisonnante de la végétation avec des touches rapides et de jolis contrastes ombre-lumière.
Lorsqu'il se risque à peindre des portraits, le style de Mulot-Durivage devient caractéristique des propositions qu'auraient pu commettre un Claude Monet (la dame en vert) ou un Gustave Caillebotte (les raboteurs de parquet). Lourd drapé des tapis et des nappes, motifs précis, contre-jours, forte perspective, sont les ingrédients de "Femme peintre dans son atelier", date inconnue.
Émilien Mulot-Durivage quitte Paris où il a cotoyé Edgar Degas et Pierre-Auguste Renoir pour s’établir à Saint-Sauveur-le-Vicomte avec sa sœur Azelma. Il acquiert quelque notoriété en peignant les paysages de la vallée de la Douve et se fait remarquer par ses vues de maisons et de jardins.
Dans ses conférences d'histoire de l'art, Fabrice Roy conjugue le passé au présent, dans une évocation poétique et ludique du 19ème siècle français...