Le Musée Départemental des Arts Asiatiques présente à Nice jusqu'au 29 janvier 2023 une exposition exceptionnelle de cent-vingt-six estampes de Katsushika Hokusai (1760-1849) issues de la collection de Georges Leskowicz.
Illustrissime peintre et graveur japonais, Katsushika Hokusai a signé ses œuvres de plus de soixante noms durant toute sa carrière. L'un de ses pseudonymes était "Gwakyojin" (le vieillard fou de dessin). Ses estampes ont été parmi les premières à avoir été importées en Europe depuis l'Extrème-Orient. Parmi les nombreux peintres européens qui ont apprécié Hokusai, Edgar Degas, Paul Gauguin, Claude Monet, Vincent Van Gogh, entre autres. Toulouse-Lautrec lui empreinte sa façons de dessiner avec avec un roseau, de schématiser les formes, d'y ajouter parfois une touche d'humour
Très tôt dans sa carrière, dès les années 1780, Hokusai intègre la perspective occidentale dans ses représentations de vues urbaines, de sites célèbres, d’architectures et de scènes historiques.
Publié de 1814 à 1848, La Manga (dessins foisonnants) est l'un de ses plus célèbres ensembles, qui regroupe plus de 3900 dessins, qui mêlent aux paysages la fable et l'histoire du petit peuple, des guerriers, des monstres, des revenants.
Dès 1818, Hokusai produit sept séries d'estampes sur la route du Tōkaidō (« route de la mer de l’Est ») qui relie Edo (actuelle Tōkyō), capitale shogunale depuis 1603, et Kyōto, la capitale impériale. Cet ensemble, le seul de format moyen vertical, dépeint les habitudes et les mœurs des voyageurs dans un décor relégué au second rang.
En 1820, alors que débute un nouveau cycle astrologique de soixante ans, Hokusai prend le nom de Iitsu, littéralement « âgé à nouveau d’un an ». À partir de 1830, en l’espace de quatre années, il réalise trois courtes séries qui comptent parmi ses plus célèbres, prenant pour sujets les paysages, les sites célèbres mais aussi la littérature classique.
L'année 1831 voit la publication des trente-six vues du Mont-Fuji, estampes dans lesquelles Hokusai a souvent recours au bleu de Prusse et où il mêle les techniques de composition occidentale, chinoise et japonaise.
En 1835-1836, sous le nom de Manji (« Âgé de dix mille ans »), Hokusai entreprend de traduire en images cent poèmes waka réunis en anthologie au début du XIIIe siècle, très populaires et connus par des jeux de récitation.
L'exposition est réalisée en partenariat avec la Fondation Jerzy Leskowicz, le Musée des Beaux-Arts Jules Chéret (Nice), le Musée Saint-Remi (Reims), le Musée des Arts Asiatiques de Toulon, la Galerie Jean-Christophe Charbonnier (Paris).
Elle met en perspective 144 œuvres d'Hokusai, à propos duquel Whistler écrivait dans une conférence traduite par Mallarmé:
"... satisfaits que l'histoire du beau soit complète, déjà, taillée dans les marbres du Parthénon et ciselée avec des oiseaux sur l'éventail d'Hokusai au pied du Fuji-Yama".
405, promenade des Anglais
06200 Nice
Tél: 33(0)4.89.04.55.20
Dans ses conférences d'histoire de l'art, Fabrice Roy conjugue le passé au présent, dans une évocation poétique et ludique du 19ème siècle français...